ABDOULAYE DITINN CAMARA : « CEPENDANT, J’AI NEANMOINS PRESSENTI QUE J’AVAIS UNE CONNEXION PARTICULIERE AVEC LA LITTERATURE ET L’ECRITURE »

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 Fraîchement diplômé en Marketing, écrivain avec deux livres à son actif en 15 mois d’intervalle, il sera présent au stand de « Conakry Capitale mondiale du livre 2017 ». Ce jeune homme de 26 ans aux multiples cordes à son arc, se livre sans tabou sur son parcours et ses ambitions pour son pays et  dans un long entretien dans QUI ES TU ? Que nous vous laissons déguster…

Qui es-tu ? (Nom, prénom, âge, profession)

Je m’appelle CAMARA Abdoulaye Ditinn, j’ai 26 ans et je suis jeune écrivain en théologie et en développement personnel.

Retracez-nous votre parcours (formations, diplômes, etc.)

J’ai obtenu mon baccalauréat en 2009 au sein de l’établissement « Complexe Scolaire de Lambanyi » à l’issue duquel j’ai bénéficié d’une bourse d’études pour le Maroc. De 2009 à 2012, j’ai passé une licence de droit pour me spécialiser en droit des affaires après avoir rédigé un projet de fin d’études intitulé : « la négociation et la rédaction des contrats d’affaires internationaux : aspect juridique et rôle de l’avocat d’affaires. » Après l’étape du Maroc, je suis venu en France en Octobre 2012 pour poursuivre mes études de Master option « entreprise et patrimoine » à la Faculté de Droit de Toulon. J’ai trouvé ce master assez théorique et non-conforme à mes attentes qui étaient liées à la création d’entreprise. Pour combler cette carence, je m’inscrivis l’année suivante dans une école de Management et de Gestion placée sous la houlette de la fédération Européenne des écoles d’où je sortis nanti d’un DEESMA (diplôme d’études européennes supérieures de Marketing) par la grâce de Dieu. Cette formation me permettait désormais d’être en phase avec mes aspirations qui furent toujours liées à l’apprentissage des ficelles de l’entreprenariat et de la création de richesses. L’année d’après, c’est-à-dire la session universitaire de 2014-2015, je fus accepté au sein de l’Institut d’Administration d’Entreprise de Toulon en Master 1 Sciences de Management où je m’initiai en stratégie d’entreprise, en contrôle de gestion, en finance d’entreprise et dans beaucoup d’autres matières qui développèrent mes connaissances précédentes.

Pourquoi l’écriture? Etait-ce une vocation??

Non, l’écriture n’était pas une vocation au demeurant. Jusqu’à un certain moment je ne savais pas quoi faire dans la vie. Je nageais, je méditais à la recherche de mon chemin, de ma passion. Je n’ai guère aimé me spécialiser car j’éprouvais un sentiment d’attachement à toutes les disciplines de la connaissance humaine que ce soient les mathématiques, la physique, l’astronomie, la littérature, la poésie, les beaux arts, la musique. Il m’était difficile de me prononcer sur une préférence. Cependant j’ai néanmoins pressenti que j’avais une connexion particulière avec la littérature et l’écriture. J’aime beaucoup lire, des livres divers, tant qu’ils participent à ma croissance personnelle et faire de moi quelqu’un de meilleur. C’est en 2014, à la sortie de mon premier livre que je compris que je ferai carrière dans la littérature si Dieu le veut.

Vous avez combien de livres à votre actif ?

J’ai deux livres à mon actif : « Les 8 secrets du changement d’un jeune guinéen » sorti en Décembre 2014 et « Lettre aux citoyens de la République » en Février 2016.

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Parlez-nous de vos débuts dans le milieu.

Les débuts n’ont pas été aisés surtout que j’étais seul, en indépendant, sans mentor pour me guider. Je devais commettre des erreurs, assez d’erreurs, mais les assumer et me lever pour continuer sans me décourager. Je voulais écrire mais je ne savais pas si j’en étais digne. La petite voix dans ma tête me disait : « les gens savent déjà tout ce que tu as envie d’écrire, donc point n’est besoin d’en rajouter. » Pendant l’été 2011, j’ai effectué un voyage en Guinée pour des vacances après deux années d’études au Maroc. Une fois en Guinée, ce fut avec joie que je retrouvai mes amis avec lesquels je m’asseyais parfois autour d’un thé (« ataya ») pour évoquer la situation sociopolitique et culturelle du pays. Toutefois au cours de nos discussions, je remarquai qu’ils aimaient systématiquement accuser les politiciens et le destin d’être à l’origine du retard du pays. Certes, c’est un mode de raisonnement que je tenais aussi par le passé. Mais mon voyage au Maroc m’avait ouvert les yeux et m’avait surtout appris à prendre mes responsabilités, à prendre en main mon destin et à fournir les causes nécessaires pour obtenir ce que je veux. Dieu a tout prévu mais Il nous a laissé la liberté de réunir les moyens d’atteindre nos buts dans la vie, en espérant que ces moyens soient licites et non prohibés. Ne dit-on pas : « aide toi et le Ciel t’aidera » ? Ce fut le point de départ de mes activités littéraires. Mon désir est de partager au maximum possible mes expériences en matière de théologie et de développement personnel afin de contribuer positivement à modifier les mentalités de mes lecteurs. Le changement commence par l’esprit et les pensées, c’est ainsi que je conçois les choses.

Parlez-nous de votre dernier projet.

Mon dernier projet est un livre intitulé « Lettre aux citoyens de la République » paru aux éditions Edilivre en Février 2016. C’est un ouvrage d’une cinquantaine de pages environ où il est question justement de théologie et de développement personnel. Notre pays la Guinée se caractérise par une perte de repères flagrante où la corruption, l’ethnocentrisme, les viols et autres brigandages sont devenus monnaie courante. Peu à peu notre pays devient telle une jungle où les citoyens vivent dans une atmosphère récurrente de peur et d’insécurité. Dans cet ouvrage j’ai essayé de combattre ce système archaïque en appelant les guinéens à revenir aux fondamentaux notamment le respect de la dignité humaine, la lutte contre la discrimination ethnique, le bannissement de l’injustice et de la fraude lors des évènements électoraux. Il n’y a pas de paix sans justice. Nous voulons un Etat où tous les citoyens peu importent leurs religions, leurs appartenances familiales, leur rang social ou leurs origines ethniques auront les mêmes droits et le même traitement vis-à-vis de la loi. J’ai pointé du doigt dans ce livre que ce n’est pas la politique en soi qui est mauvaise, mais la façon dont elle est faite par certains politiciens de notre pays qui oublient qu’ils ne sont sur cette terre que pour un petit temps et que des comptes doivent rendus devant le Vrai Seigneur des univers. Dieu dit : « Pensiez-vous que nous vous avons créés sans but et que vous ne seriez pas ramenés vers nous ? » (Coran 23 :115). De ce fait il est ici question de moraliser la vie politique guinéenne à la lumière des vertus premières que sont l’éthique, la justice, la sincérité et la véracité.

D’où vous êtes venue l’idée du projet ?

L’idée m’est venue à l’approche des élections présidentielles d’Octobre 2015 en Guinée et quand je vis que l’atmosphère devenait de plus en plus délétère. Sur les réseaux sociaux on pouvait assister à des injures grossières entre les internautes de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition. Sur le terrain guinéen c’était des accrochages à Bambéto, des lynchages à Siguiri, des cas de morts à Cosa, etc. Mais où va la Guinée ? C’est triste de voir un aussi beau pays où les citoyens vivaient naguère dans la solidarité et la fraternité, le respect et la cohésion sombrer du jour au lendemain dans l’abîme profond de la déchirure ethno stratégique. L’ethnisme est devenu l’un des plus grands défis contemporains de la Guinée. Si nous voulons limiter les dégâts et permettre à nos enfants de demain de vivre dans un climat de sécurité, nous devons nous lever maintenant pour contester et combattre toute velléité de division des guinéens, peu importe de qui cela puisse provenir. Certes je combattrais farouchement les problèmes psychologiques, structurels et économiques de la Guinée par mes écrits et pas seulement, si Dieu le veut.

D’où vient cette inspiration ?

Je pense que l’inspiration est un don de Dieu mais elle peut être aussi le fruit d’un travail de longue haleine. Si nous sommes prêts à travailler dur, à nous mettre au service de la science, de la vérité avec sincérité du cœur sans chercher à impressionner les gens, la célébrité, la réputation ou la richesse, nous parviendrons à être inspirés. Il est dit : « Craignez Dieu et Dieu vous enseignera » (Coran 2 :282). L’amour de la science, de la sagesse, de l’apprentissage permanent ouvre notre cœur à l’illumination en nous conférant un langage de véracité un haut degré de précision dans la description des affaires de la vie courante.

Qu’est-ce qui vous plait dans ce domaine ?

En théologie ce qui me plait c’est l’étude du Seigneur Tout-Puissant, Ses attributs, de Sa sagesse dans l’ordonnancement des affaires de l’univers, Son plan et l’étude de Ses Livres Sacrés à savoir la Thora, l’Evangile et le Coran. En développement personnel ce qui me plait c’est les outils mis à la disposition de l’intellect comme la persévérance, la patience, le courage, la force, la ténacité, l’amélioration de notre propre vie et de celle des autres, la valeur du travail. Ce sont ces deux matières (théologie et développement personnel) que j’essaie de juxtaposer afin de conférer à mes lecteurs et à moi-même la sagesse nécessaire pour gagner ici-bas et préparer la rencontre dans l’au-delà avec Dieu Le Très-Haut.


 

 Qui sont les gens qui vous inspirent dans le milieu ?

Ils sont nombreux et je ne pourrais tous les citer ici. Néanmoins je pense à l’imam Abu Hamid Al Ghazali qui fut un grand savant et théologien musulman du Moyen-âge, je pense à Muhammad Al Ghazali qui est égyptien décédé dans les années 1990 que Dieu lui fasse miséricorde. Je pense au Cheick Al-islam Ibn Taymiyya, à Ibn Kathir, Ibn Al Qayyim, je pense au Cheick Idris Abkar, Ibn Al Jawzi, Hassan Al-Basri, Tariq Ramadan, etc que Dieu leur fasse miséricorde à tous. En développement personnel mes intéressés sont entre autres Tony Robbins, Richard Templar, Jim Rohn, Steve Jobs, Dr. Schwartz, Laurent Gounelle, Laurence Thomas, Robert Greene, Michael Milliot, etc.

Comment arrivez-vous à faire toutes ces activités à la fois ?

Bof, disons qu’actuellement je ne travaille pas à plein régime puisque j’ai mon petit boulot qui m’empêche de rester dans la science à 100%. Néanmoins je travaille quand j’ai un petit temps en attendant de me définir une meilleure plage horaire.

 Quelle est votre plus grande réussite (fierté) ?

Ma plus grande fierté c’est d’avoir découvert la science religieuse par la grâce de Dieu.

Quel est votre secret?

Le travail, la patience et la persévérance.

Si vous devriez vous identifier à un animal, lequel choisiriez-vous ?

Je me pose rarement ce genre de question pour être franc. Bon, animal disons le lion.

Quel sera votre prochain coup ? On peut en savoir plus J ?

Mon prochain coup ça sera soit le mariage ou un autre livre si Dieu le veut. Vous en saurez plus le moment venu.

Quel est votre projet professionnel ?

Je désire lancer une petite entreprise en Guinée et me battre pour placer la science et l’intelligence au centre des activités des guinéens. C’est par la science que Dieu élève un peuple et c’est par l’ignorance qu’Il l’abaisse. Nous allons donc nous battre pour faire en sorte que le guinéen se cultive, éduque son âme en domptant ses passions primaires et ses instincts négatifs. Je désire aussi profiter de la tribune offerte à l’occasion de l’évènement « Conakry capitale mondiale du livre » en 2017 pour encenser sur les vertus des activités intellectuelles par la défense de la cause des écrivains et auteurs guinéens. Vous savez il est souvent dit que les guinéens n’aiment pas lire, et cela est vrai malheureusement. Je voudrais donc profiter de cette aubaine pour inciter mes compatriotes à la lecture acharnée, à l’apprentissage, à la fuite de la paresse et de l’indolence. Plus on est formé, plus on aime la science, plus on parvient à maitriser la réalité et plus on parvient à la modifier au gré de notre volonté.

Quelles sont vos ambitions et vos projets pour le pays et l’Afrique ?

Les pays africains ont en commun la pauvreté, la faiblesse de leurs économies, la famine, les guerres et le terrorisme qui est plus d’actualité. Nos projets ainsi concerneront l’éducation, la sécurité, le combat contre la pauvreté et le régime d’assistanat, la lutte pour une meilleure déserte en eau et en électricité, l’encouragement pour les micros projets vecteurs de création de richesses et d’emplois.

Que pouvez-vous dire aux nombreux jeunes qui veulent se lancer dans ce domaine ?

Je leur dirai d’être courageux, endurants et forts. La qualité d’un homme est proportionnelle à son attachement à la rectitude, à l’honnêteté et à l’intégrité. Un jeune de qualité s’éloigne de la vie de débauche, des futilités et du mensonge et prend goût au dur labeur, à la morale et à la patience. Un jeune sans conscience morale et sans grandeur d’âme ne possède aucune force même s’il marche dans le cortège des nobles. Dieu dit : « Quiconque craint Dieu, Il lui facilite ses affaires » (Coran 65 :4). Donc un jeune ne doit pas s’impatienter en commettant un désastre contre lui-même et contre ses proches lorsque ses projets tardent à se réaliser. Il doit continuer d’être actif dans la droiture sans prêter attention aux moqueries ou aux incitations des autres. Un jeune ne doit pas oublier qu’il est tenu de mobiliser toutes ses forces pour faire face à ses problèmes en demandant l’aide de Dieu, et non en s’asseyant autour d’un thé à discuter de son échec. Cela est une attitude de résignation propre aux faibles. Un jeune doit s’en remettre à Dieu Le Très-Haut et compter sur lui-même, sur ses propres forces, ce qui lui vaudra le respect de ses paires et son élévation dans cette vie.

Un mot pour la fin ?

Je remercie sincèrement « Hope and Up » pour m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer et de partager ma vision. Tous mes encouragements à l’équipe dans cette lancée pour prouver que l’Afrique aussi a des talents.

 

 

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Bah dit :

    chapeau champion depuis CSL c’était le cas

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